Retour sur la conférence de Ryuhei TAMURA, père de Beelzebub

Dimanche dernier était l’occasion unique de découvrir en France l’un des piliers du Shônen Jump et Beelzebub, sa série bourrée d’humour et d’action. Ryuhei TAMURA a lui-même écrit et dessiné toute la série manga, qui a fait ses débuts au Japon en 2009 et en France en 2011 chez Kazé Manga, qui fêtait d’ailleurs ses 20 ans.

Vous connaissez tous Beelzebub : l’histoire de Tatsumi OGA, bagarreur notoire et étudiant au collège d'Ishiyama, qui apprend un jour qu’il a été choisi pour élever le fils du Diable, Kaiser des Emperana Beelzebub IV, surnommé Baby Beel. Et ce, jusqu'à ce que ce dernier soit en âge de détruire l'humanité ! Pourtant, l’artiste confie qu’il n’est pas bagarreur : « Je ne fais pas partie des personnes qui côtoient des voyous dans la vie réelle, non. Je fais plutôt partie de ceux qui changent de trottoir quand ils les voient passer. ». Il n’a même jamais suivi de cours d’arts martiaux de sa vie ! « Je voulais apporter quelque chose de différent aux manga de voyous, une contrainte : d’où le bébé sur l’épaule. », dit-il.

Heureux de rencontrer ses fans à Japan Expo, TAMURA était là avec son éditeur, pour se dévoiler et revenir sur son parcours, ses influences, son métier et sa manière de travailler… Il nous ouvre la porte des coulisses d’un métier qui fait rêver : « J’ai la chance d’avoir une maman qui lisait des manga à l’époque, donc j’en lisais aussi et l’envie de devenir mangaka m’est venue très tôt. ». Il eut son premier contact avec le monde professionnel du manga à l’âge de 16 ans, lorsqu’il envoya ses planches en yon koma à un magazine, avec pour thème le Dragon Quest.

Mais ses vrais débuts dans cet univers ne furent que quatre ans plus tard, moment où il quitta son école d’animation pour poursuivre sa vraie voie, dans le magazine Shônen Jump. Il raconte à son public comment fonctionne le milieu au Japon et comment on débute dans un magazine. « Se retrouver dans le même magazine que les grands auteurs, avoir son travail publié aux côtés des leurs… c’était un sentiment si bouleversant que je sautais les pages pour ne pas voir mon histoire », confie-t-il.

L’interviewer rappelle alors que le manga vient de se terminer au Japon au volume 27, après quoi le mangaka révèle que ce ne fut pas tâche facile que de devoir laisser les personnages sur lesquels il a travaillé depuis plus de 5 ans et qu’au moment où il dessinait le dernier chapitre, un vrai sentiment de tristesse le submergea. Il continue « Je pense évidemment à de nouveaux projets mais je n’ai pas encore coupé le lien avec mes personnages car je travaille avec sur des épisodes en série ».

Pour clore ce petit moment privilégié et sympathique, il répond aux nombreuses questions du public puis s’adonne à une petite démonstration de ses talents de dessinateur en live !