Le bunraku, théâtre de marionnettes

Le bunraku est un genre théâtral japonais utilisant des marionnettes de grande taille. Il né au 17e siècle dans la région d’Osaka.

La tradition des marionnettes au Japon remonte au moins à la période Heian (784–1185), au cours de laquelle on trouvait des spectacles de marionnettes itinérants (airaishi ou kugutsumawashi). Il s’agissait de marionnettes simples, manipulé par un seul manipulateur dissimulé derrière un rideau.  Au 13e siècle, on les retrouve dans les temples surtout, puis liées au jôruri à la fin 16e siècle.

Le jôruri est une forme de narration qui vient de la tradition plus ancienne du heikyoku : un conteur raconte l'histoire accompagné d’un musicien, joueur de biwa (luth japonais) et plus tard de shamisen. Ce dernier accompagnait également les spectacles de marionnettes, liant ainsi le jôruri à l’art des marionnettes qui s’invite dans les spectacles de jôruri.

Le bunraku est interprété par un seul récitant qui chante tous les rôles. Chaque marionnette est manipulée par 3 marionnettistes qui sont visibles par le public. En fonction des spectacles, leur gestuelle appartient soit au style furi, plutôt réaliste, soit au style kata, plus stylisé, selon l'émotion recherchée.

La forme des marionnettes de bunraku date de 1734. Un nouveau système de manipulation des marionnettes apparaît à l’époque : 3 manipulateurs les contrôlent désormais avec des baguettes reliés aux différentes parties du corps. Elles sont aussi plus grandes, entre 1m20 et 1m50. Enfin, la scène évolue aussi pour permettre à tous les marionnettistes d’occuper l’espace en même temps. Ces derniers sont vêtus de noir, couleur de l’invisibilité dans le kabuki.

Il existe une véritable hiérarchie parmi les marionnettistes de bunraku :

• le plus expérimenté (plus de 20 ans de métier) manipule la tête et le bras droit
• le deuxième est responsable du bras gauche
• le dernier, souvent un novice, manipule les pieds

Le bunraku se fait plus rare au 19e siècle, jusqu’à ses dernières années qui voit un nouveau public s’y intéresser, les commerçants favorisées par l'ère Meiji. Depuis 1955, le bunraku fait officiellement partie du patrimoine culturel japonais. Depuis 1984, Osaka abrite le théâtre national de bunraku. Depuis 2003, le bunraku figure aussi sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO.

En 2002, Takeshi KITANO a réalisé un film sur le thème du bunraku, Dolls, où il mêle marionnettes et jeu d’acteurs autour de 3 histoires d'amour inspirées de Meido no Hikyaku (Le Courriers des enfers), une pièce traditionnelle de bunraku.

L’INA propose sur son site deux reportages sur les marionnettes japonaises :

• Danses et marionnettes : cliquez ici pour voir la vidéo sur le site de l'INA
• Marionnettes japonaises : cliquez ici pour voir la vidéo sur le site de l'INA